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Libération

En Guadeloupe, Jospin respire .... La journée «île morte» promise par les syndicats n'a pas été suivie.

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publié le 30 octobre 1999 à 1h25

Guadeloupe envoyé spécial

C'était l'étape piège. Celle où le Premier ministre devait être confronté à une situation de grève générale, à une «opération île morte», lancée par dix-sept organisations syndicales. Mais hier, seuls quelques morceaux de bois entravaient de petites portions de routes du territoire. A la sortie de l'aéroport, des graffitis avaient été apposés la veille: «Français, vous n'êtes pas ici chez vous.» ou encore «Non au socialisme colonialiste.» Mais à la mairie de Basse-Terre, le Premier ministre a découvert une autre Guadeloupe. Celle de Lucette Michaux-Chevry (RPR), la présidente du conseil régional et maire de la commune. Là encore, le terrain aurait pu être miné. Mais après sa sortie fracassante de mercredi dernier aux côtés de son homologue Alfred Marie-Jeanne, président indépendantiste du conseil régional de la Martinique, l'ancienne ministre de la Francophonie de Jacques Chirac l'a joué très consensus républicain.

Dans son discours de bienvenue, elle expliquait que les violents événements sociaux qui avaient récemment touché la Guadeloupe était «l'expression d'une dignité égratignée. Ce n'est pas un rejet de la France, mais un cri de détresse». Elle a affirmé que son département «manquait cruellement d'espace de dialogue et que l'on ne pouvait pas continuer à naviguer à vue ainsi». Lionel Jospin qui n'avait pas préparé de réponse, s'est dit en riant «piégé» et a improvisé un discours. Très professoral, il a loué l'esprit «de radicalité des guadeloupé