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Libération

Socialistes français et «blairistes», cherchez l'erreur. Un débat s'est tenu autour de la «troisième voie».

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publié le 30 octobre 1999 à 1h25

Lointain cousin typiquement insulaire ou voisin embarrassant

étranger à la famille, le «blairisme» fait-il encore partie de la galaxie social-démocrate européenne? Telle était la problématique de la journée d'étude consacrée à la «troisième voie» britannique par la Fondation nationale des sciences politiques, jeudi à Paris.

Venu clôturer les travaux, Pierre Moscovici, ministre PS des Affaires européennes, s'est escrimé à être diplomate: «Comparé à madame Thatcher, Tony Blair est à gauche, même si ça ne lui plaît pas que je le dise"» Se réjouissant qu'il ait «contribué à lancer un débat sain qui illustre le dynamisme intellectuel de la social-démocratie», Moscovici n'en a pas moins confiné le Premier ministre anglais sur son île: «La troisième voie est une tentative britannique de rénover la social-démocratie" trop britannique pour devenir un modèle généralisable et exportable.» Dix jours avant que tous les caciques de la social-démocratie mondiale ne se retrouvent à Paris pour le XXIe congrès de l'Internationale socialiste (IS), ce proche de Lionel Jospin a insisté sur les «vraies divergences de vues» qui distinguent les socialistes français du New Labour. Contrairement aux travaillistes, le PS croit à la persistance de la «conflictualité sociale», insiste sur «l'égalité des conditions» qui nécessite «plus de redistribution et de volontarisme» et conçoit l'Europe comme «un instrument de régulation puissant», a-t-il expliqué.

Secrétaire national du PS aux études et corédacteur