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Libération

Aux Antilles, Jospin pimente sa méthode.Comme Chirac, il s'est montré champion en serrement de mains.

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publié le 1er novembre 1999 à 1h44

Martinique, Guadeloupe envoyé spécial

Paroles d'experte. Lors d'un saut en hélicoptère aux côtés du Premier ministre sur la petite île guadeloupéenne de la Désirade, la très chiraquienne présidente RPR du conseil régional s'est laissée aller à quelques confidences sur Lionel Jospin. On dit le chef du gouvernement froid, distant, rigoriste? «Ici, il a été obligé de sortir ses tripes et elles n'étaient pas mauvaises», sourit Lucette Michaux-Chevry qui en connaît un rayon en matière de gestuelle et de populisme. De fait, tout au long de ces quatre jours passés aux Antilles, le Premier ministre a démontré qu'il fallait désormais compter avec lui pour «le contact avec la population» comme si deux années passées aux côtés de Jacques Chirac, le plus formidable serreur de mains, distributeur de bises aux enfants et aux grand-mères, lui avait appris cet autre aspect du métier. Il fallait voir Jospin déambuler sous des dizaines de panneaux à son effigie (lire ci-contre) et donner de sa personne sans limite. Il fallait aussi l'entendre parler au maire de la Désirade (1 600 habitants) du vol «immobile et gracieux des éoliennes». Sous les tropiques, Jospin a aussi découvert les joies du saupoudrage et des petits cadeaux: un hélicoptère de la sécurité civile pour la Martinique et la Guadeloupe, 600 000 F pour le projet d'espace muséal de monsieur le maire, «un petit programme de 50 000 à 60 000 F» pour le petit matériel d'urgence d'un médecin, etc. Sauveur de «la banane martiniquaise» en