Plus d'un an après la victoire des bleus d'Aimé Jacquet contre le Brésil en finale de la Coupe du monde de football, Gérard Houllier, 51 ans, ancien sélectionneur de l'équipe de France et actuel entraîneur des Reds de Liverpool, donne le point de vue du technicien du ballon rond sur l'exploit des joueurs de ballon ovale.
Comment les Français ont-ils, contre toute attente, dominé la meilleure équipe du monde?
Je suis mal placé, en tant qu'entraîneur de foot, pour donner mon avis sur un match de rugby. Mais, ce que j'ai cru comprendre, c'est que le XV de France avait énormément travaillé tactiquement, et notamment le jeu défensif. Sur le match contre les Néo-Zélandais, ils ont entièrement bloqué les côtés, ces boulevards qui sont les points forts des All Blacks.
Quelle dimension accorder à cette victoire?
Pour les joueurs, comme pour les entraîneurs, c'est un exploit de l'ordre du 3-0 infligé par la France au Brésil. Un match d'une grande intensité dramatique. C'est autant une victoire émotionnelle, sur eux-mêmes, qu'une victoire tactique. Les Français ont réellement donné l'impression de croire en eux. Et ils ont démontré un haut niveau de professionnalisme.
Quel a été le rôle des coaches et du staff technique?
La grande force des techniciens français a été de maintenir, chez les joueurs, un niveau de confiance en leurs moyens. Et ça, c'est une vertu essentielle du coaching: quand ça ne va pas bien, on cherche des points sur lesquels reprendre confiance. Depuis le début de cette Coupe du monde, les Français, très critiqués, étaient dans une situation difficile. Personne n'aurait parié un kopeck sur eux. C'est dans ces situations-là qu'ils sont très forts. Pour p