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Libération

Les indépendantistes mouchés à la Guadeloupe.Jospin a raillé l'échec de la grève générale, tout en prônant le dialogue.

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publié le 1er novembre 1999 à 1h44

Pointe-à-Pitre envoyé spécial

Encore quelques heures à savourer la chaleur paisible des tropiques. Ensuite, ce sera Paris et la fournaise politique de l'affaire de la Mnef (lire page 16). Alors Lionel Jospin se délecte. Il s'imprègne des sensations fortes que lui offrent les Guadeloupéens. Vendredi soir, à l'entrée de la somptueuse résidence départementale du conseil général, les militants locaux du PS avaient devancé l'appel, déployant une banderole frappée du poing et de la rose, qui scandait «Jospin, président!». Au plan sémantique, leur autre banderole accusait en revanche un certain retard: «Bienvenue au camarade Premier ministre.»

Chahut aux Abymes. Au milieu d'un parterre de femmes en costume créole et d'hommes tirés à quatre épingles, Lionel Jospin s'est laissé aller à sortir de son discours pour se payer les syndicats indépendantistes qui avaient appelé en vain à la grève générale durant son séjour. «Je n'ai en rien trouvé une île morte mais des Guadeloupéens vivants, actifs, décidés à dialoguer, à construire l'avenir de leur pays. Ils n'ont pas besoin de maîtres à penser ni d'avant-gardes autoproclamées chargées de leur dicter ce qu'ils ont à faire.» Mais, le lendemain, plusieurs organisations indépendantistes ont profité d'un déplacement du chef du gouvernement dans la commune des Abymes pour lui répondre. Alors que Lionel Jospin arrivait au pied de la statue d'Ignace, héros local de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en 1802, il a été chahuté par une