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Libération

Affaire Strauss-kahn: Jospin mis en joue. Mais l'opposition, qui pense à ses «affaires», reste mesurée.

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publié le 2 novembre 1999 à 1h57

Muet depuis trois jours, Lionel Jospin devrait retrouver sa voix

aujourd'hui. Après avoir refusé de s'exprimer sur la mise en cause de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire de la Mnef, tant aux Antilles qu'à son retour en métropole, le Premier ministre devrait sortir du silence cet après-midi, lors de la séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Lionel Jospin a d'abord laissé du temps au temps, et profité du long week-end de la Toussaint pour affiner sa contre-attaque, notamment lors d'une entrevue avec son ministre de l'Economie, dimanche. Lui qui affectionne l'exercice, il a même implicitement donné rendez-vous à l'opposition dans l'hémicycle. Et maintenant qu'il est sur le gril, les dirigeants RPR, UDF et DL s'apprêtent à souffler sur le feu. En évitant de se tromper de cible. Pour l'opposition, c'est bien Lionel Jospin qui se retrouve en première ligne. L'entourage du chef de l'Etat est persuadé que le ministre de l'Economie et des Finances «va être obligé de partir». En vertu de la fameuse jurisprudence édictée par Pierre Bérégovoy, et utilisée à profusion par Edouard Balladur, qui veut qu'un ministre mis en examen rende son portefeuille.

Circonspection. Suspendus aux développements judiciaires de l'affaire, les leaders socialistes feignent la sérénité. Et, rue de Solférino comme au groupe parlementaire PS, font mine de s'étonner de la prudence de la droite. Jusqu'à présent, cette dernière, il est vrai, a réagi avec circonspection. Comme si elle craignait