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Libération

La vieille garde PS grogne contre les juges. La rue de Solférino tente d'étouffer la contestation du projet Guigou.

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publié le 4 novembre 1999 à 1h47

C'est un trio de grognards du mitterrandisme qui a dégainé le

premier. Mardi soir, au bureau national du PS, quelques heures après la démission précipitée de Dominique Strauss-Kahn, Louis Mermaz, Louis Mexandeau et André Laignel se sont élevés tour à tour contre les menaces que fait peser un prétendu «gouvernement des juges». Le premier s'est lamenté que «le secret de l'instruction ait disparu», le second a déploré que «la responsabilité des juges» ne soit «pas toujours employée à bon escient», le troisième, enfin, a rappelé «le souvenir choquant et douloureux» de la condamnation d'Henri Emmanuelli dans l'affaire Urba et a redouté que les juges «fassent et défassent les gouvernements». Les dégâts de l'amnistie. Certes, la direction du PS s'est efforcée d'étouffer aussitôt les velléités de contestation de la réforme Guigou sur les liens chancellerie- parquet. Le trésorier Alain Claeys ­ qui présidait la réunion en l'absence de François Hollande ­, Pierre Mauroy, Adeline Hazan, mais aussi le député du Nord, Bernard Roman, selon lequel ce serait «une faute politique majeure» de rouvrir ce débat, ont répété que ce n'était «ni le lieu ni le moment» de discuter du projet de loi de la garde des Sceaux. Adopté en première lecture par le Parlement, ce texte, qui accorde davantage d'indépendance aux magistrats, reviendra en seconde lecture devant l'Assemblée nationale dans quelques semaines. Le remettre en cause au moment où plusieurs des leurs sont menacés par les développements de l