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Libération

Alexandre Jardin cultive son civisme. Avec ses Relais civiques, l'écrivain multiplie les actions contre «la fracture sociale».

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Quand la politique vient aux écrivains. Ça commence dans un salon

très parisien. Il y a quelques mois, chez Alexandre Jardin, brutalement ému par «la fracture sociale». Il a invité magistrats, anciens flics, juges pour enfants, journalistes, imprimeurs, professeurs" et a demandé à chacun de venir accompagné. Ils sont 60 et décident de lancer les Relais civiques.

A l'origine du projet, un constat déjà fait par d'autres: l'anémie politique. «Ce qui nous terrifie, c'est que les gouvernements sont peuplés de gens bien intentionnés mais condamnés à une action marginale sur le réel. Pour un ministre, une bonne nouvelle, c'est un pourcentage à la baisse, une inversion de tendance. Mais tout ce qui fait la fracture sociale ne peut être réglé de façon marginale», explique l'écrivain. D'où l'idée de «structurer la participation civile». Repérer des expériences locales et leur permettre de s'étendre.

Ainsi à Brest, cent retraités ont investi dix écoles et offert aux élèves en difficulté un soutien scolaire. Résultats probants. C'est le point de départ de la première opération des relais civiques, lancée fin octobre: lire et faire lire «pour prévenir l'illettrisme et transmettre le plaisir de la lecture aux enfants». Elle s'appuie sur un comité de soutien d'une centaine de plumes françaises, mais sa force est ailleurs: les Relais civiques ne multiplient pas les nouvelles structures, ils s'appuient sur des quasi-institutions, comme la Ligue de l'enseignement ou l'Unaf (Union nationale des