Jacques Chirac ne digère pas le Pacs. Le chef de l'Etat estime dans
une lettre au président de l'Unaf (Union nationale des associations familiales) Hubert Brin, que «ce texte, dans son esprit comme dans ses conséquences, est inapproprié ["]. Ouvert à tous les couples, le pacte civil de solidarité est une formule inadaptée aux besoins de la famille car il ne reconnaît pas la valeur de l'engagement et ne comporte aucune sécurité, notamment en cas de rupture, ni pour l'enfant, ni pour le contractant le plus vulnérable, le plus souvent la mère». Le président de la République en profite pour critiquer la méthode employée par le gouvernement pour faire adopter la proposition de loi: «Quand les droits de la personne sont en cause, j'estime pour ma part qu'il faut toujours écouter l'ensemble des points de vue, consulter toutes les familles de pensée, prendre les éclairages juridiques nécessaires, éviter de heurter, refuser d'exclure, respecter les convictions de chacun.» Avec cette missive rendue publique vendredi, Jacques Chirac entend s'attirer la sympathie des 40 000 pétitionnaires qui, selon l'Elysée, se sont adressés au chef de l'Etat, dont 85% proviennent des rangs de l'Unaf. Le Président n'envisage pas de demander une nouvelle délibération de la loi sur le Pacs, la signature du Premier ministre étant nécessaire. «La majorité a pris ses responsabilités», commente-t-il en expliquant que l'opposition a saisi le Conseil constitutionnel sur la conformité de la loi adoptée par le Pa