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Libération

Renaud Muselier se désiste. L'Elysée a multiplié les pressions pour le faire abandonner au profit de Jean-Paul Delevoye.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h53

Entré le premier en campagne, il est aussi le premier à se retirer

de la course à la présidence du RPR. Lundi soir, Renaud Muselier, député des Bouches-du-Rhône, a annoncé qu'il se désistait en faveur du candidat de l'Elysée Jean-Paul Delevoye, sénateur-maire de Bapaume. «Il n'a pas à me remercier et je n'ai rien à lui demander», a affirmé le premier adjoint à la mairie de Marseille en assurant, hier, sur France 2, qu'il ne «voulait pas être secrétaire général» en échange de son geste.

Ce forfait était attendu. Surtout depuis que Jean-Paul Delevoye n'arrive pas à décoller. En dépit du soutien de l'Elysée, de nombreux élus du mouvement gaulliste et de l'apport massif de l'association des Amis de Jacques Chirac présidée par Bernard Pons, sa campagne piétine. Contrairement à celle de Michèle Alliot-Marie, députée maire de Saint-Jean-de-Luz, qui, à en croire un sondage CSA (1) auprès des sympathisants RPR pour le Parisien, fait la course en tête. Elle obtiendrait 19% contre 11% à Delevoye talonné par François Fillon et Patrick Devedjian qui obtiennent 10%.

Du coup, certains conseillers du chef de l'Etat, dont le sénateur Maurice Ulrich ou le député Henri Cuq, ont fait pression sur Muselier pour qu'il rentre sous sa tente marseillaise et lance un appel aux gros bataillons des Bouches-du-Rhône, la plus grosse des fédérations du RPR avec ses 4 000 militants, en faveur de Delevoye. Muselier a beau démentir les pressions, elles ont bien eu lieu. Il s'est fait d'autant moins prier que s