Libération débute aujourd'hui la livraison d'un indicateur
présidentiel bimestriel réalisé par l'institut CSA en collaboration avec la radio d'information BFM. Parce qu'il photographie des intentions de vote à l'instant T, il a l'avantage sur les traditionnels sondages de popularité des hommes politiques de mesurer les véritables rapports de force entre la gauche et la droite et, à l'intérieur de chaque camp, entre ses diverses composantes. Ainsi, pour chaque chef de file peut-on établir, non son capital de sympathie, mais, ce qui est souvent très différent, ce que chacun pèse en capital électoral. Cela permet aussi d'observer les concurrences entre tel et tel et comment opère la mécanique des transferts de voix. Le premier indicateur Libération-BFM-CSA a été réalisé les 3 et 4 novembre 1999 auprès d'un échantillon national représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus et inscrites sur les listes électorales, constitué d'après la méthode des quotas.
Il y a bien une singularité Jospin. Voilà un chef de gouvernement obligé de se séparer de l'un de ses principaux ministres et qui, en dépit de cette infortune, gagne deux points dans un éventuel duel de second tour de présidentielle contre Jacques Chirac. Comme quoi, le malheur des uns" Jamais le Premier ministre n'était parvenu à creuser un tel écart avec le chef de l'Etat (52-48). En août 1998, lendemain d'euphorie post-Coupe du monde de football, il avait réussi, pour la première fois, à prendre l'ascendant (51-49),