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Libération

Exception culturelle: Chirac fait son cinéma. Avant Seattle, l'Elysée a joué la fermeté devant les artistes.

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publié le 17 novembre 1999 à 1h42

Question fête avec le show-biz, Jacques Chirac peut en remontrer à

Eddy Barclay. Hier soir, le couple présidentiel jouait les Maritie et Gilbert Carpentier ­ producteurs fameux d'émission de variétés télévisuelles du samedi soir ­ sous les lambris de l'Elysée. Et manque de chances, l'animateur vedette souffrait d'une extinction de voix. «Il m'arrive une chose que vous redoutez tous», a-t-il commencé par s'excuser.

A deux semaines de l'ouverture des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), baptisées cycle du millénaire, qui doivent se tenir à Seattle, le président de la République a réuni, hier soir, chanteurs, acteurs, écrivains, afin de leur réaffirmer que la France ne sacrifierait pas son «exception culturelle» sur l'autel de la mondialisation. Le tout devant un sacré plateau.

Jacques Chirac, qui préfère parler de diversité culturelle, «refus de l'uniforme, du standardisé, du préformaté, de l'ersatz culturel mondial», était servi. Avec Jean Yanne (qui vit à Los Angeles et faisait fouler à ses santiags les tapis de l'Elysée), Sacha Distel (que Denis Tillinac, écrivain supporter du président, trouve aussi ringard que l'opposition) Yvette Horner (crinière orangée), Johnny Hallyday (drapé dans une longue veste de cuir noir) et Mireille Mathieu (à la frange inchangée), «l'oeuvre culturelle, dans toutes ses expressions et sous toutes ses formes», était bien représentée.

Raison de plus pour ne pas la brader devant le géant américain. Il faut, a donc dit le Président