La polémique enfle, et l'opposition change de cible. Dans le rôle du
gibier, le tandem Roger Marion-Jean-Pierre Chevènement cède la place à Lionel Jospin en personne. La droite s'est emparée hier des propos de l'ancien patron de la Division nationale antiterroriste (DNAT), qui a évoqué devant les commissions d'enquête parlementaires sur la Corse des fuites venant soit des Renseignements généraux, soit de l'ancien directeur du SRPJ d'Ajaccio qui auraient alerté Yvan Colonna, l'assassin présumé, en fuite, du préfet Erignac. L'opposition y a trouvé une nouvelle occasion de mettre le Premier ministre sur le gril et l'a sommé de «s'expliquer».
Le président de l'UDF, François Bayrou, a ainsi réclamé des «suites judiciaires» à propos de cette «vision intolérable de ce qu'est la République et l'organisation de l'Etat aujourd'hui». Le sénateur Jean-Paul Delevoye, candidat élyséen à la présidence du RPR, a jugé qu'«Yvan Colonna n'a pas pu s'échapper sans avoir été averti» et a souhaité «une investigation supplémentaire» pour que «toute faute soit sanctionnée».
Au nom des députés de l'opposition membres de la commission d'enquête de l'Assemblée, Yves Fromion (RPR) a annoncé qu'il allait «demander des comptes au gouvernement» et particulièrement à Lionel Jospin, qu'il considère comme «le gestionnaire du dossier» corse. Solidarité. Pour l'heure, l'intéressé reste silencieux. Hier, Jean-Pierre Chevènement a été le seul membre du gouvernement à parler. D'abord pour dire qu'il n'avait" ri