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Libération

Corse: l'opposition se jette sur l'aubaine. La droite demande des comptes à Jospin et à Chevènement.

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publié le 19 novembre 1999 à 1h40

La polémique enfle, et l'opposition change de cible. Dans le rôle du

gibier, le tandem Roger Marion-Jean-Pierre Chevènement cède la place à Lionel Jospin en personne. La droite s'est emparée hier des propos de l'ancien patron de la Division nationale antiterroriste (DNAT), qui a évoqué devant les commissions d'enquête parlementaires sur la Corse des fuites ­ venant soit des Renseignements généraux, soit de l'ancien directeur du SRPJ d'Ajaccio ­ qui auraient alerté Yvan Colonna, l'assassin présumé, en fuite, du préfet Erignac. L'opposition y a trouvé une nouvelle occasion de mettre le Premier ministre sur le gril et l'a sommé de «s'expliquer».

Le président de l'UDF, François Bayrou, a ainsi réclamé des «suites judiciaires» à propos de cette «vision intolérable de ce qu'est la République et l'organisation de l'Etat aujourd'hui». Le sénateur Jean-Paul Delevoye, candidat élyséen à la présidence du RPR, a jugé qu'«Yvan Colonna n'a pas pu s'échapper sans avoir été averti» et a souhaité «une investigation supplémentaire» pour que «toute faute soit sanctionnée».

Au nom des députés de l'opposition membres de la commission d'enquête de l'Assemblée, Yves Fromion (RPR) a annoncé qu'il allait «demander des comptes au gouvernement» et particulièrement à Lionel Jospin, qu'il considère comme «le gestionnaire du dossier» corse. Solidarité. Pour l'heure, l'intéressé reste silencieux. Hier, Jean-Pierre Chevènement a été le seul membre du gouvernement à parler. D'abord pour dire qu'il n'avait" ri