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Libération

Le SOS des langues régionales à l'Europe. Leurs défenseurs réclament l'application d'une charte, refusée par la France.

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publié le 19 novembre 1999 à 1h39

Strasbourg, de notre correspondante.

Petite piqûre de rappel à l'intention des autorités françaises. Le groupe des Verts-ALE (Alliance libre européenne) organisait hier au Parlement européen une audition publique sur la situation des langues régionales en Europe mais surtout en France, qui n'a toujours pas, pour cause d'impossibilité constitutionnelle, ratifié la Charte du Conseil de l'Europe sur les langues minoritaires.

Les Bretons, les Basques, les Catalans, les Occitans et les autres, représentés par quelques-unes de leurs sommités ­ comme le Breton Alan Stivell, le Corse Jean-François Bernardini (du groupe I Muvrini) ou le Basque Peio Serbielle ­, ont pu profiter des locaux, symboliques s'il en fut, du Parlement européen pour réitérer leurs doléances à l'adresse de l'Etat, espérant obtenir de l'Europe ce que la France persiste à leur refuser.

Intolérance. Confinés dans leur éternel discours de minoritaires, les avocats des langues espèrent que l'Union pourra leur donner un peu d'air. Le président de la Commission, Romano Prodi, n'a-t-il pas expliqué récemment que la Lituanie ne pourrait adhérer à l'Union européenne sans faire de substantiels progrès dans le domaine de la tolérance linguistique? «L'Europe donne des leçons au reste du continent. Il serait bien qu'elle s'applique ces bonnes leçons à elle-même», a souligné Gérard Onesta, député Vert (français) et vice-président du Parlement européen. «L'Europe et le Parlement européen sont nos seuls protecteurs. Nous allons