Ils se connaissent plutôt bien. Mais ont tout fait, hier, pour
s'éviter. Jean-Pierre Chevènement, le ministre de l'Intérieur, venu hier en début de soirée soutenir le candidat du PS Michel Charzat à l'élection législative partielle du 28 novembre, ne tenait sans doute pas à croiser, dans les rues du quartier dit sensible de Saint-Blaise, Jean-Louis Arajol, poulain RPF de Charles Pasqua. C'est dommage. Le premier flic de France aurait pu entendre le premier ex-syndicaliste policier de gauche rangé derrière la droite dire «toute l'estime» qu'il a encore pour lui. «Il a eu le mérite de repositionner la gauche sur les problèmes de sécurité, même s'il n'est pas allé au bout de ses convictions. Je regrette qu'il ne soit pas dans son camp», dit Arajol. Pour ne pas dire dans «mon» camp, celui des souverainistes. Après ces amabilités, Jean-Louis Arajol passe aux méchancetés. «Jean-Pierre Chevènement sortira par la petite porte. Tôt ou tard, il sera pris par ses contradictions. Il suffit de voir comment il se fait attaquer par son propre camp.»
Ce n'est bien sûr pas pour lui répondre que Jean-Pierre Chevènement s'est promené dans le quartier Saint-Blaise. Ni pour le concurrencer sur son terrain de prédilection, la sécurité, qu'il a rencontré des jeunes. Le candidat Charzat «ne craint pas» Arajol. Jean-Pierre Chevènement est juste venu soutenir un socialiste qui, s'il est élu, cédera sa place au Sénat à un membre du MDC. Enfin, presque. Jean-Pierre Chevènement, entre une visite chez le