Patrick Devedjian a longuement hésité avant de se présenter à la
présidence du RPR. Au départ, pas de courants, pas de réseaux. Et donc pas de soucis de déplaire à l'arrivée. Le luxe du vilain petit canard européen, libre d'avancer ses solutions sans démagogie, sans craindre de critiquer celles des autres pour mieux asseoir sa notoriété. Puis il y a pris goût. Avec des formules assassines. Et quelques éclats de rire. L'un quand, au fil de son marathon, le député-maire d'Antony (Hauts-de-Seine) découvre que la section RPR de Bapaume (Pas-de-Calais), le royaume de Jean-Paul Delevoye, le «candidat officiel», ne compte que 18 adhérents. L'autre lorsque Robert Pandraud, directeur de campagne du président de l'Association des maires de France, réclame que les 25 000 adhérents du parti polynésien de Gaston Flosse, associé au RPR, puissent voter samedi: «Ils auraient fait l'élection à eux tout seuls.» A Saint-Germain-en-Laye, mercredi, Patrick Devedjian ouvre la soirée. Et Jean-Paul Delevoye la ferme. Ce qui n'est pas fait pour déplaire au premier, qui s'empresse de souffler aux militants présents les précisions à demander au second.
Debout, il décline en dix minutes son programme. Avec, en préambule, le même constat sur la gravité de la situation du mouvement gaulliste. «Quelles sont les victoires que vous escomptez pour les prochaines échéances?» interroge-t-il, avant d'égrener les villes où le RPR n'a toujours pas de candidats crédibles pour les futures municipales, manière d'épi