L'idée n'est pas récente. Elle remonte à 1974, année de la disparition des poinçonneurs et des chefs de quai. Son personnel retranché dans les guichets, la direction de la RATP engage une réflexion: comment humaniser des stations sans agents. D'abord informel, un groupe de travail se met en place qui ne se donnera une réelle dimension que dix ans plus tard: en 1984 naît Réseau 2000. La réflexion est élargie au métro du futur dans son entier: matériel roulant, architecture et animation des stations. Les dirigeants de la Régie font appel à des chercheurs extérieurs, sociologues et ingénieurs, qui se penchent sur le métro du futur.
La «convivialité» est dans toutes les bouches, des expériences sont menées dans les stations. En 1997, Réseau 2000 se transforme en une cellule prospective intégrée à la Régie. Six cadres de la Régie y travaillent à plein temps, toujours entourés d'intervenants externes. Les résultats de leur travail? Les multiples animations qui égayent les souterrains, des concours de poésie aux quais parfumés, en passant par la courte vie de la chaîne de télé du métro. Armand Hatchuel est l'un de ces chercheurs expérimentateurs. Sociologue, professeur de gestion à l'Ecole des mines de Paris, il réfléchit à la vie souterraine depuis vingt-cinq ans.
La nostalgie du «poinçonneur des Lilas» a-t-elle enfin disparu de l'esprit des usagers? Pas vraiment. En fait, cette personne présente sur tous les quais était totalement méprisée. Les gens ne se sont aperçus de son côté r