En matière de création de nouveau parti, Véronique Thyebault
commence à s'y connaître. Au lendemain des européennes de 1994, elle se lance dans l'aventure villiériste et participe à l'organisation du Mouvement pour la France. Cette mère de famille dijonnaise qui se sent «de droite depuis toute jeune» est arrivée à la politique en militant à la très traditionaliste Association pour la promotion de la famille, proche de l'Opus Dei. De collège en lycée, elle intervient auprès des adolescents pour «leur apprendre la notion de respect». En 1992, elle découvre, «affolée», le traité de Maastricht.
Quand les amis de Philippe de Villiers lui demandent de s'engager, elle n'hésite pas: «Ce qu'ils disaient était tellement ce que je pensais que c'était presque trop beau pour être vrai.» Dès lors, elle sera de toutes les batailles électorales, six élections en cinq ans, et ne se laisse guère refroidir par les tout petits 3,92% des voix qu'elle obtient à Dijon lors des législatives de 1997. Le rapprochement avec Pasqua au printemps dernier la prend à froid. «J'étais très réticente, confie-t-elle. Entre eux et nous, ce n'est pas la même histoire, pas la même culture.» Elle rencontre l'ancien ministre de l'Intérieur en mai et le trouve «drôle». Et puis Véronique Thyebault est du genre pragmatique: «Le projet de charte du RPF m'a rassurée, nous n'avons rien abandonné, ni en matière de sécurité, ni sur la famille.» «Seule la défense de la nation française compte, assure-t-elle, c'est plus fort q