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Libération

Le passé radieux du nouveau parti de Pasqua et Villiers. Congrès fondateur, hier, d'un RPF déjà perclus de nostalgies.

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publié le 22 novembre 1999 à 1h37

Il n'a pas pu l'éviter. Dès la deuxième phrase de son discours,

Charles Pasqua a trébuché sur les lettres, s'est trompé dans les sigles: «Vous êtes venus au congrès fondateur du RPR», a-t-il lâché au quelque six mille militants venus, hier, lancer avec lui et Philippe de Villiers le Rassemblement pour la France. Lapsus cruel de l'homme de 72 ans qui avait fondé vingt-trois ans plus tôt, au même endroit, porte de Versailles à Paris, le RPR en compagnie de Jacques Chirac. Lapsus symbole pour un mouvement, neuf mais déjà vieux, tourné vers le passé, perclus de nostalgies.

«Je me rajeunissais», s'est expliqué le président du conseil général des Hauts-de-Seine. Puis il a continué, comme si de rien n'était, à parler de futur, à s'accrocher à l'avenir. «Nous avons donné tort à tous les sceptiques, à tous les narquois, à tous les défaitistes. Ils pensaient que nous allions rester à quai, nous avions pris le grand large», a-t-il ajouté. Mollement. Elu à 95,8% président du RPF (Villiers a été élu vice-président à 85,2%), il a redit que le RPF «existe et sera présent dans toutes les échéances futures». «Nous sommes le parti de la France, nous ne fondons pas le RPF pour apporter un parti de plus.» Et a justifié cette nouvelle aventure: «La France est en danger, comme elle l'a déjà été dans l'Histoire, mais cette fois ci, de façon inédite et sournoise ["], nous devons nous battre pour restaurer notre liberté, notre souveraineté et notre indépendance.»

Puis, il a renvoyé dos à dos Jacques Ch