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Libération

Législative partielle à Paris, j­6.«Vous croyez encore au Père Noël, vous?» La campagne bat son plein sur les marchés du XXe.

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publié le 22 novembre 1999 à 1h37

Samedi midi, place Edith-Piaf, métro Porte-de-Bagnolet. C'est jour

de marché. C'est surtout J moins 8 pour les candidats à la législative partielle des 28 novembre et 5 décembre du XXe arrondissement de Paris. Ils sont tous là, ou presque. Les militants communistes se sont installés, comme d'habitude, à l'angle près de la pharmacie. Un petit présentoir métallique, trois anciens aux cheveux blancs, quelques poignées de main. «Nous, nous habitons dans le quartier, dit une petite dame communiste en proposant son tract. Voici les vrais habitants du quartier.»

Collision évitée. Une équipe télé passe devant sans voir. Soudée au petit groupe qui fend la foule des habitués, la caméra suit l'UDF François Bayrou, venu appuyer Didier Bariani. En face, une autre flottille de journalistes, qui tangue derrière le groupe Jack Lang, soutien de Michel Charzat. La ruelle est étroite, la collision évitée. Les uns chaloupent à droite, les autres barrent à gauche. Brice Lalonde boit un potage, peut-être autre chose, devant le camion publicitaire d'une marque de soupe. Alain Krivine (LCR), rigolard, est là avec quelques camarades. Une femme donne un coup de coude à son mari: «Regarde, c'est Cohn-Bendit.» A hauteur du fromager, une quinzaine de libertaires, bonnets de laine, gants de cuir, interpellent un responsable du CNI. «Et qu'est-ce que vous en faites, des emplois-jeunes?» Le type hausse les épaules. «Mais de quoi vous parlez? Vous n'avez jamais rien glandé de votre vie.» Une pluie glacée fai