Quarante ans de radio ne l'ont pas totalement blindé, et Pierre Bouteiller, 65 ans le 22 décembre, directeur de France Musiques depuis avril dernier, n'aime visiblement pas être la cible des critiques (lire encadré ci-contre). Entre deux toux, la voix préférée des auditeurs de France Inter (le Magazine de Pierre Bouteiller puis Quoi qu'il en soit sur France Inter) s'échauffe un peu à expliquer sa réforme programmatrice sur France Musiques. Directeur des programmes de France Inter de 1989 à 1996, Pierre Bouteiller connaît la musique, c'est clair. Pardon, les musiques. Enfin, le programme.
Quel bilan tirez-vous de la grille que vous avez mise en place?
Le bilan d'un tel changement, au bout de deux mois, c'est un peu prématuré. Je suis satisfait d'une chose, c'est d'avoir réussi à faire de France Musiques une radio moderne et «normale». J'ai rendu la grille lisible, en l'horizontalisant, comme France Inter. N'importe quelle radio moderne fidélise l'auditeur sur des noms. Il y aura des ajustements à opérer sûrement. Mais, globalement, je suis satisfait.
On reproche à France Musiques de se «france-intériser». Les stations de Radio France se veulent complémentaires et donc singulières ?
Ceux qui rêvent d'une France Musiques archaïque, ringard et excluant critiquent la réforme de Jean-Marie Cavada, qui est une réforme d'efficacité. On doit donc se préoccuper de l'audience. Ce qui ne signifie pas la course à l'Audimat, mais une grille «efficace». Ce n'est pas pour autant qu'on abdique de ses missions de service public. J'ai voulu faire une radio moderne qui soit écoutée. C'est pourquoi je dis, en faisant un clin d'oeil à Jean Vilar, que je veux faire une radio musicale populaire