On change le ministre et on continue la même politique. Tel est, en
substance, le message délivré hier par Lionel Jospin devant un parterre de patrons à l'invitation du quotidien la Tribune. Rendant hommage au ministre démissionnaire («la politique que nous avons conduite avec Dominique Strauss-Kahn n'a pas été étrangère à notre actuel dynamisme»), il a indiqué que sa priorité était de «prolonger l'enchaînement vertueux» de l'économie française. Il a annoncé que les entreprises qui se créent bénéficieront d'un délai de trois mois pour acquitter leurs cotisations sociales, lesquelles profiteront aussi d'un abattement de 30%. Il a assumé les «bons de créateurs d'entreprises» (BCE), sortes de stock-options créés par Strauss-Kahn pour les cadres d'entreprises innovantes. Quant aux stock-options classiques, dont l'ancien ministre voulait alléger la fiscalité et que les députés socialistes veulent pénaliser, Jospin s'est contenté de dire que le régime actuel n'était «pas satisfaisant». Il ne s'est pas départi de son flou sur l'allègement des impôts directs, lâchant seulement qu'il voulait que «le plus grand nombre des Français puisse en bénéficier» et que «la taxe d'habitation est souvent lourde pour les ménages les plus modestes». Ce qui semble signifier que la baisse de l'impôt sur le revenu passera après la réforme de la taxe. Il a aussi accumulé les phrases qui plaisent aux milieux d'affaires: «réformer, ce doit être libérer les initiatives», «réguler, ce n'est pas nécessairem