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Libération

Pour Sautter, succèder n'est pas joué. Matignon suit de près le nouveau ministre de l'Economie.

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publié le 24 novembre 1999 à 1h35

Ni doublure de Dominique Strauss-Kahn, ni figurant à Bercy: «Lui

c'est lui, moi c'est moi», avait tenu d'entrée à recadrer Christian Sautter. En l'espace de deux semaines, l'ancien secrétaire d'Etat au Budget, appelé au pied levé à piloter le ministère de l'Economie, a rassuré les déboussolés. Lui qu'on disait rigide s'est installé avec tact dans ses nouvelles fonctions. Il a laissé vacant le bureau de son prédécesseur et conservé sa place au moins prestigieux cinquième étage du paquebot des bords de Seine. Parce qu'il y avait ses habitudes; pour signifier aussi qu'il ne prétend pas remplacer Dominique dans le coeur de ses fidèles. D'ailleurs, il n'a congédié personne, préférant fusionner les deux cabinets du Budget et de l'Economie. Dans son sillage, ses anciens collaborateurs ont pris du galon, mais la hiérarchie interne n'a officiellement pas été bousculée: François Villeroy de Galhau demeure chef de file d'un cabinet doublé de volume. Une paix interne subtilement négociée.

Meilleur à l'écrit. Christian Sautter savait qu'elle ne suffirait pas pour asseoir son autorité et sa crédibilité. En coulisses, la pression de l'entourage de Jospin, pas toujours convaincu par cette donne impromptue, s'était fait sentir. Et, si le Premier ministre a maintenu le principe de l'entretien du mardi soir, instauré du temps de DSK, Sautter n'a plus ses quartiers dans les soupentes de l'Hôtel Matignon. Pour atténuer le joug naissant, le nouveau maître de Bercy devait rapidement injecter du sens