Didier Bariani fait son boulot. Il le résume, en anglais, l'air las:
«Walking in the streets.» Candidat UDF, DL, RPR à l'élection partielle du XXe arrondissement de Paris, il arpente la circonscription. Sans grande conviction. Battu aux législatives en 1997 comme à chaque fois que la gauche est majoritaire à l'Assemblée, il sait bien que ses chances de l'emporter sont faibles. Quand une passante lui lâche: «Vous êtes populaire!», il sourit: «Pas autant que je le voudrais, malheureusement.» Quand Philippe Douste-Blazy, venu le soutenir, lui promet la victoire, il soupire. «Il faut y croire, ne prends pas cet air perplexe», le secoue le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale. Bariani serait somme toute bien content s'il parvenait à se hisser au second tour et à devancer Jean-Louis Arajol, le candidat de Charles Pasqua.
Mais ce n'est pas gagné. Alors, il se promène, du matin au soir, de marchés en quartiers, toujours cigarette au bec. Il est un habitué des lieux. Vingt ans qu'il se bat contre une gauche trop souvent majoritaire. Dans les rues du XXe, il n'a pas à se présenter. Surtout aux vieilles dames auprès de qui il a la cote. Elles saluent le conseiller de Paris depuis 1983, l'adjoint de Tiberi depuis 1995: «J'en ai rendu des services, ici», explique-t-il. Bariani, c'est la politique à l'ancienne. Limite clientéliste, l'oreille toujours tendue vers les plaintes et les craintes. Il promet de «faire [son] possible» à tour de bras, une aide à domicile pour une perso