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Libération

Les juges antiterroristes se plaignent à Chirac.Ils accusent d'«ingérence» les commissions parlementaires sur la Corse.

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publié le 25 novembre 1999 à 1h33

Les quatre juges antiterroristes ­ Jean-Louis Bruguière, Laurence Le

Vert, Jean-François Ricard et Gilbert Thiel ­ ont dénoncé au président de la République, «garant de l'indépendance» de l'autorité judiciaire, les «ingérences du pouvoir législatif» dans des instructions inachevées sur la Corse, précisément sur l'assassinat du préfet Erignac. Dans un courrier revélé par le Monde, les magistrats spécialisés en appellent à Jacques Chirac sur les «ingérences» des deux commissions d'enquête parlementaire sur «les forces de sécurité en Corse». Sous «ce titre ambigu», selon un signataire, députés et sénateurs ont outrepassé l'examen de la gestion des services de l'Etat et ont «surtout posé des questions sur des affaires judiciaires». Exceptionnellement soudés autour de l'«indépendance des juges», les quatre magistrats considèrent que les commissions ont violé l'ordonnance de 1958 sur le fonctionnement des assemblées du Parlement, qui leur interdit d'enquêter «sur des faits ayant donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours». Etrillé dans les deux rapports, c'est «l'Amiral» Bruguière qui, le premier, s'est rebiffé et a rédigé un texte concis pour Chirac. Ses collègues ont paraphé sa lettre. Selon l'Elysée, Chirac a transmis hier la requête des juges «pour avis à la chancellerie», avant de décider de saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qu'il préside.

Raymond Forni (PS) a répliqué hier que la commission de l'Assemblée qu