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Libération
Interview

Marc Blondel, secrétaire général de FO, revient sur la crise du paritarisme. «Le Medef est en plein poujadisme».

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publié le 25 novembre 1999 à 1h34

La décision semble désormais prise. Le Medef (Mouvement des entreprises de France) abandonnera, début janvier, la cogestion avec les syndicats de salariés de l'assurance maladie (Libération d'hier). Sur l'assurance chômage, l'organisation patronale laisse aussi planer une menace sur la convention Unedic, dont l'échéance du 31 décembre 1999 a été repoussée de trois mois. Est-ce la fin du paritarisme? Réponse de Marc Blondel, secrétaire général de Force ouvrière, avant celle, demain, de Bernard Thibault, son homologue de la CGT.

Le Medef va claquer la porte de la Caisse d'assurance maladie mais invite les syndicats à discuter d'une nouvelle «constitution sociale». Force ouvrière, qui sera reçue le 1er décembre, suivra-t-elle les patrons sur ce terrain?

Nous avions demandé depuis maintenant deux ans que l'on discute du champ d'application du paritarisme. De ses compétences et en même temps de ses limites. Le Medef nous répond. C'est positif. Côté négatif, c'est que derrière ça, il semble qu'il y ait une tentation idéologique. Il ne s'agit pas que de définir les compétences du paritarisme par rapport à l'Etat, mais de mener une contestation du rôle de l'Etat. Et là, le risque est celui du corporatisme que le mot «partenaires» révèle. Des syndicats de salariés et des syndicats de patrons «partenaires» pour défendre des intérêts supposés communs, on a déjà connu ça. La négociation collective, c'est autre chose. Cela débouche sur un contrat qui respecte l'identité de