C'est le sauve-qui-peut. Jean-Paul Delevoye n'a pas encore perdu la
bataille. Mais ses nerfs, assurément. Bien qu'arrivé en tête à la course pour la présidence du RPR (35%), le sénateur-maire de Bapaume a visiblement en travers de la gorge les ralliements de François Fillon (24,4%) et de Patrick Devedjian (9,3%) à la cause de sa rivale Michèle Alliot-Marie (31%). Il a dévoilé, hier, l'étendue de sa rancoeur.
«Révolte». Troquant le registre consensuel du candidat officiel contre l'agressivité du challenger, il a appelé les militants «à la révolte» contre le «partage des moyens» entre courants que propose, selon lui, Alliot-Marie. Et a enfoncé le clou en déplorant le retour des «anciennes équipes, des anciennes coalitions» et en dénonçant les «accords contre-nature». «La politique n'est pas l'arithmétique. Je préfère perdre sur mes convictions que de gagner sur des calculs», a-t-il lancé, sans vraiment expliquer à quelles convictions il se réfère.
Perdant sur le papier et déjà mauvais perdant, le sénateur-maire de Bapaume a affirmé sa détermination «à ne pas laisser voler le second tour aux militants qui ont montré leur souci d'indépendance, qui ne sont pas des godillots». «Je suis dans une situation gaulliste, seul face à une coalition d'intérêts», a-t-il conclu.
La formule a, en tout cas, bien fait rigoler ses adversaires. «Le candidat officiel qui appelle à la révolte, c'est Louis XVI qui appelle à la révolution!», s'est amusé l'un d'eux. «Le pauvre, il est en plein désarroi,