François Bayrou voulait un «débat sans tabou». Il a été servi. Les
élus UDF se sont lancés tête baissée, samedi, sur le sujet ultra-sensible à droite du droit de vote des immigrés aux élections locales. Lors d'un conseil national de l'UDF consacré au lancement d'un projet politique en vue des municipales, Gilles de Robien, député-maire d'Amiens, a jeté le trouble en annonçant qu'il «prônerait le droit de vote pour les municipales pour les étrangers résidant dans les communes». Applaudi par la salle, il a précisé qu'il «se rangera à la majorité» lorsque l'UDF aura tranché cette question. La sortie n'a pas été du goût de tout le monde. Piège. «C'est une vraie connerie, a immédiatement tempêté, dans les couloirs, l'ancien ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette. On n'en a pas débattu en interne. Si nous sommes une formation politique digne de ce nom, il convient de parler de ce genre de choses ensemble. C'est trop facile de se payer des coups de pub sur le dos de ses amis.» Colère partagée par le député d'Indre-et-Loire Renaud Donnedieu de Vabres. «Nous tombons dans les pièges tendus par la gauche, s'est-il énervé. Robien n'aurait pas dû parler en son nom propre. Beaucoup de députés sont, comme moi, contre le droit de vote des immigrés. L'UDF n'est pas une force d'appoint. Nous devons être une force centrale, j'espère que François Bayrou le comprendra.»
Sans doute. Mais la question est loin d'être réglée. Robien bénéficie déjà de nombreux appuis. Pour le délégué gén