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Libération

Mort d'Alain Peyrefitte, le censeur gaulliste. Il avait été ministre sous de Gaulle, Pompidou et Giscard.

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publié le 29 novembre 1999 à 1h30

Alain Peyrefitte a collectionné beaucoup de diplômes. Huit fois

ministre, il a côtoyé beaucoup de gens: Pompidou, Giscard, Mao. Il était «immortel». Et avait un surnom au Figaro: «M. Bémol.» Mais il ne verra pas dans les kiosques, aujourd'hui, la nouvelle formule du quotidien dont il était membre du comité éditorial depuis 1983. Ni la dernière du spectacle de Robert Hossein, «l'Homme qui a dit non», où il avait tenu la plume. Ce baron du gaullisme aux sourcils broussailleux et aux oreilles décollées est mort, samedi, d'un cancer. Ce fils d'instituteur, né le 26 août 1925 à Najac (Aveyron), passe par Normale sup et l'ENA (1946-1947), et s'oriente vers la diplomatie. Secrétaire d'ambassade à Bonn en 1949, il est chargé du Conseil de l'Europe au Quai d'Orsay de 1952 à 1954, avant d'être consul de France à Cracovie de 1954 à 1956. En mai 1958, il saute dans le wagon du gaullisme. Elu député gaulliste de Seine-et-Marne en 1958 (il le sera jusqu'en 1995, à l'exception d'une parenthèse de deux ans en 1981), il est bombardé en 1962 secrétaire d'Etat à l'Information et fait sien le conseil du Premier ministre Georges Pompidou: «De toute façon, quoi qu'il arrive plus tard, ce sera bon pour vous, pour nous, d'avoir travaillé avec le général. C'est un peu de sa gloire qui nous retombera dessus. Si on le suit fidèlement, on est sûr de ne pas manquer à l'honneur.» Le fondateur de la Ve République exige: «Si les journalistes ne comprennent pas ce qu'est le salut public, videz-les.» Décoi