Soixante-sept bougies soufflées, hier. Sans enthousiasme. Jacques
Chirac traverse une mauvaise passe. Il a eu des anniversaires plus heureux. Jean-Paul Delevoye, son «candidat officiel» à la présidence du RPR, a de bonnes chances d'être battu samedi, jour de second tour. Et une victoire de Michèle Alliot-Marie sera interprétée comme une nouvelle défaite de l'Elysée. Le chef de l'Etat en est conscient et cherche par tous les moyens à sauver les apparences. En félicitant au téléphone, dès le 21 novembre, les quatre candidats pour leur bonne campagne du premier tour. Ou en faisant savoir, via Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, que les deux postulants encore en lice sont l'un et l'autre des «chiraquiens». «Jacques Chirac jette aux piranhas Jean-Paul Delevoye», a aussitôt commenté Jean-François Copé, maire de Meaux et bras droit de Patrick Devedjian pendant la campagne.
Rattrapage. Officiellement, le chef de l'Etat «ne soutient personne». En sous-main, son entourage cultive sa préférence pour le sénateur-maire de Bapaume. Au moins «pour qu'il ne soit pas battu trop largement», indique un de ses proches. Chirac a remonté le moral du nordiste à plusieurs reprises et les conseillers élyséens lui dispensent, constamment, avis et messages subliminaux à marteler en tenant compte des vieux clivages du mouvement: balladuriens-chiraquiens, maastrichtiens-antimaastrichtiens. Mais en douceur, pour ne pas casser le mouvement si Michèle Alliot-Marie l'emporte.