Ajaccio, envoyé spécial.
Depuis le 19 octobre, Ajaccio, Porto-Vecchio, Propriano, Sartène et Bonifacio se lamentent. Depuis cette date, il n'y a plus de facteurs dans les rues, ou si peu. Plus de courrier distribué, plus de chéquiers expédiés, plus rien qui n'arrive, ou presque. Depuis le 19 octobre, c'est la grève de La Poste. Sept semaines de conflit, et autant de silence. 600000 lettres en souffrance, et des milliers de Corses qui se plaignent, mais sans agir. Et pourtant. Chez certains commerçants, la colère pointe. Il y a les entreprises qui s'affolent devant le retard des encaissements, et se tournent vers les banques pour obtenir, en vain parfois, des facilités de trésorerie. Il y a ces PME qui auraient déjà mis en chômage technique une partie de leur personnel. Et puis, il y a les commerçants qui n'ont pu expédier leurs dépliants de fin d'année, et ne savent plus bien où ils en sont question comptabilité. Quant aux particuliers, c'est parfois aussi grave. Pas de remboursement de Sécurité sociale, pas de chèque attendu, rien. Hormis les Chronopost et les recommandés.
Diagnostic. A l'origine du conflit, les 35 heures. Les syndicats réclament 70 embauches et quatre heures de travail hebdomadaire en moins. La direction régionale refuse, propose un minimum de 28 postes, et un «diagnostic pour cerner les besoins». Depuis, les assemblées générales se succèdent chaque matin et la grève est reconduite jour après jour. La nomination, par le préfet, d'un médiateur n'y peut rie