Marseille, de notre correspondant.
Au PS des Bouches-du-Rhône, la guerre des chefs dure depuis treize ans, depuis le décès de Gaston Defferre, et apparemment, le jeu de massacre est toujours aussi cruel. Cet automne, les «chefs de bande» ont ressorti les armes et astiqué les gâchettes. L'enjeu: la direction de la fédération, une des plus puissantes de France, laissée de côté par François Bernardini, «mis en congé», contraint et forcé, le 15 novembre, en raison de ses ennuis judiciaires dans le dossier de la Mnef.
Les fabiusiens, qui tiennent la fédération, depuis 1989, ont dégainé les premiers, en désignant leur favori: Philippe Sanmarco. De retour après plusieurs années de disette dues à quelques ennuis dans l'affaire Urba, l'ancien député defferriste (de 1981 à 1993) revient avec un solide appétit. Mais le garçon ne fait pas l'unanimité. Du coup, les fabiusiens gardent un deuxième fer au feu, avec Gérard Bismuth, mieux connu comme avocat de" Bernardini.
Appétit d'ogre. En face, le dénommé Jean-Noël Guerini se sent lui aussi un appétit d'ogre depuis que Bernardini, qu'il a remplacé à la présidence du conseil général et qu'il craint comme la peste, voit son étoile fléchir. Du coup, Guerini, dit «le Napoléon du Panier» (le vieux quartier de Marseille dont il est élu), cherche à pousser son bouchon le plus loin possible, histoire d'écarter Bernardini et son clan pour de bon. Mardi soir, il a réuni cent socialistes issus de courants jospinistes ou autres (sauf les fabiusiens et la