Jeudi, 23 h 30, à la buvette des députés. Martine Aubry arbore un large sourire. Elle a pris prétexte de l'anniversaire de Gaëtan Gorce (PS, Nièvre), rapporteur de la seconde loi sur les 35 heures et qui fêtait ses 41 ans, pour offrir une tournée générale à la vingtaine de députés présents en séance de nuit. La seconde lecture du texte s'était achevée dix minutes plus tôt. Et l'autre loi importante, celle sur le financement de la Sécurité sociale, sera définitivement adoptée à minuit et demi. Quant aux principaux décrets d'application de la CMU, qui entre en vigueur le 1er janvier 2000, ils ont été publiés au Journal officiel le matin même. Le marathon social de l'automne touche à sa fin.
A ce pot improvisé se sont retrouvés Maxime Gremetz (PCF, Somme), qui a parfois donné du fil à retordre à la ministre de l'Emploi, Yves Cochet (Verts, Val-d'Oise) et la garde rapprochée socialiste autour de Jean Le Garrec: Yves Rome (Oise), Gérard Terrier (Moselle), François Lamy (Essonne). Mais ont aussi été invités François Goulard (DL, Morbihan) et Jean-Luc Préel (UDF, Vendée), seuls députés à droite à avoir tenu jusqu'au bout leur rôle d'opposants.
Soutien. Une demi-heure plus tôt, la discussion des derniers articles du projet de loi avait pris un tour soudain plus grave et moins polémique, avec le débat sur un amendement déposé par Jacques Desallangre (MDC, Aisne), pour soutenir les 450 ouvriers de l'usine Wolber de Soissons, filiale de Michelin menacée de fermeture. Il