Saint-Denis de la Réunion, envoyé spécial.
Loin des yeux mais pas du coeur. En visite pour 36 heures à la Réunion, où il assiste au sommet des chefs d'Etat de la Commission de l'océan Indien, Jacques Chirac s'est montré très préoccupé par les changements qui interviendront ce week-end à la tête du parti qu'il a fondé en 1976. Pour l'Elysée, «une page est tournée» au RPR. L'élection du nouveau président du mouvement gaulliste constitue une «vraie révolution culturelle»: l'époque du «culte du chef et des militants godillots» a vécu.
Succession avortée. L'heure est, du coup, au souvenir et à une certaine forme de nostalgie. Lors de son élection en 1995, Jacques Chirac laissait au RPR «son coeur, tout son coeur, rien que son coeur»; avec le temps, il admet aujourd'hui que sa «succession destinée à Alain Juppé n'a pas fonctionné pour des raisons diverses». «Tant pis», tranche le Président, convaincu que d'une «crise on ressort ou mort ou revigoré». A l'entendre, on a frôlé le décès: «Les militants ont posé le sac et sont rentrés chez eux, démobilisés et malheureux. Mais ce n'était pas définitif.»
Leurs doutes, le locataire de l'Elysée les a aussi partagés: «Je me suis demandé si le RPR était capable de se renouveler. Ce n'était pas évident.» Mais, pour lui, la bataille présidentielle au RPR a finalement «donné du mouvement une image moderne et démocratique». Son candidat, Jean-Paul Delevoye, ne l'emportera peut-être pas. Peu importe, il faut positiver: «Les deux candidats en lice ne