Première femme élue à la tête d'un grand parti, Michèle Alliot-Marie
ne doit sa victoire qu'à elle-même. C'est sa force pour remettre en ordre de marche un mouvement déboussolé par ses échecs électoraux, les démissions de Philippe Séguin ou de Nicolas Sarkozy, la dissidence de Pasqua, ou les faux pas du chef de l'Etat. Mais c'est aussi sa faiblesse. Des réponses qu'elle apportera aux dossiers en souffrance au RPR dépendra sa capacité à s'imposer comme la chef incontestée du mouvement gaulliste.
Les rapports avec l'Elysée. Pendant la campagne, Alliot-Marie s'est prévalue de l'étiquette chiraquienne. Et a évité de mettre en cause le chef de l'Etat malgré son soutien à Jean-Paul Delevoye. «Je n'ai pas de problème avec le président de la République. Je m'entends bien avec lui. Je serai toujours loyale», a-t-elle répété. Son agacement s'est juste porté sur «les conseillers» qui «ne sont jamais les payeurs». Si la députée-maire de Saint-Jean-de-Luz prône une «autonomie» du RPR vis-à-vis de l'Elysée, elle sait également qu'elle doit jouer en symbiose avec Chirac. Le temps de la campagne, ce dernier a pris conscience de la légèreté de son entourage politique. Il va donc l'encenser puisque la «modernisation» du RPR lui est profitable. Et elle, de son côté, évitera de le froisser.
La composition de l'équipe de la rue de Lille. «Si tu es élue, choisis un bon secrétaire général», lui a recommandé le chef de l'Etat. ça ne mange pas de pain. Et ça ressemble à une mise en garde. Michèle All