Jacques Chirac donne des leçons de féminisme. Hier, lors du conseil
des ministres qui examinait le projet de loi du gouvernement sur la parité, il a dit tout son intérêt pour la cause. «La modernisation de notre démocratie exige que les femmes prennent toute leur place dans notre vie politique. Les modalités doivent être discutées par le Parlement, mais je souhaite qu'il y ait un nombre significatif de femmes en position éligible lors des prochains scrutins, et d'abord à l'occasion des élections municipales.» Le chef de l'Etat sait ce qu'il fait: il s'engouffre dans le flou du texte gouvernemental. Celui-ci prévoit, dès les municipales de 2001, 50% de femmes candidates aux scrutins de listes (1) mais aucune contrainte quant à la place des candidates sur les listes. Pour les législatives, le projet joue sur l'aide financière de l'Etat aux partis politiques pour les inciter à respecter, au plan national, la parité de candidatures.
Le gouvernement a immédiatement fait savoir que rien n'interdisait de modifier le texte lors du débat parlementaire. Et c'est plutôt du côté gauche de l'hémicycle que l'effort sera fait: Verts et communistes agitent déjà leurs amendements. Jacques Chirac, lui, manque cruellement de relais sûrs pour gagner au jeu du «plus paritaire que moi, tu meurs».
Alliot-Marie seule. Surtout, il ne peut pas compter sur la nouvelle présidente du RPR. Michèle Alliot-Marie estime qu'elle a assez fait pour la cause des femmes; elle se consacre désormais à sa ligne d'opp