Lille, envoyé spécial.
Les métiers du troisième type inventés par le dispositif «emplois-jeunes» créé en octobre 1997 par le gouvernement ont souvent des noms curieux. Au début, les nouveaux embauchés eux-mêmes s'en amusaient. «Agent de sensibilisation au tri sélectif» ou «médiateur sociosportif», «agent de valorisation et de promotion du patrimoine», «coordonnateur de la réadaptation des personnes soignées», «agent d'intervention de l'urgence sociale» ou encore «animateur nature et prévention» sont des titres qui font un peu bizarre sur une carte de visite.
Mais, à force d'entendre les remarques sarcastiques, ils ont commencé à se poser des questions, récurrentes lors du débat engagé vendredi au palais des congrès de Lille, entre les 2 000 jeunes, leurs employeurs et les ministres Martine Aubry (Emploi), Marie-George Buffet (Jeunesse et Sports) et la secrétaire d'Etat au tourisme Michelle Demessine.
Vision idyllique. Ces emplois-jeunes «imaginés pour combattre le chômage», dixit Pierre Mauroy, qui ouvrait ces Rencontres nationales nouveaux services, «ont apporté une mutation de notre économie et de notre société vers un monde plus solidaire». Une vision idyllique, dans le style de l'ancien Premier ministre de François Mitterrand, mais qui a le mérite de souligner le glissement de priorités qui s'est opéré en deux ans sur le front du chômage des jeunes. «Il ne faut pas oublier que pendant que l'on créait 220 000 emplois-jeunes, 800 000 jeunes ont par ailleurs été embauchés», a