Pas de sujets tabous.» En 1984, Georges Marchais se moquait de
Pierre Juquin, dissident en puissance, qui demandait un débat interne d'où les interdits seraient exclus. «Le camarade Tabou se plaint, parce que personne ne veut discuter avec lui», s'amusait alors l'homme fort du PCF. Vingt-cinq ans après, «M. Tabou» n'est officiellement plus de la partie. Foi de Robert Hue, toutes les questions pourront être abordées au prochain congrès du PCF, en mars, à Marignane. De fait, par pans entiers, le direction du parti s'en prend aux sacro-saints fondements de la culture communiste. La «mutation» à marche forcée continue de plus belle. Et, hier, le comité national a franchi une nouvelle étape. Collège contre bureau. Au menu de la réunion du «parlement» communiste: réformer radicalement les instances dirigeantes, dont les structures n'ont guère évolué depuis 1920, date de fondation du PCF. Fini le comité national, le bureau national et le secrétariat national. Place à un conseil national, à un collège exécutif (comme chez les Verts) et à un secrétaire national, tous élus par le congrès. La puissance modernisatrice de Robert Hue n'est pas allée jusqu'à prévoir un président désigné par le vote direct des adhérents, comme cela se pratique au PS, à l'UDF et au RPR" Au nom «des dangers que recèle la présidentialisation à outrance de la vie politique», cette avancée démocratique n'est pas proposée.
Le futur conseil national (si les propositions de la direction sont approuvées par la base)