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Libération

Le Medef montré du doigt. Le refus des patrons de recevoir Aubry très critiqué.

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publié le 15 décembre 1999 à 2h01

Après le refus du Medef (Mouvement des entreprises de France) lundi

de recevoir Martine Aubry, son président Ernest-Antoine Seillière, a expliqué que c'était une «réponse de pure logique» puisqu'il ne voit «pas l'utilité de commenter ["] des décisions déjà intervenues» à propos des 35 heures. La brutalité de cette réaction face à une démarche assez inhabituelle a choqué le président de la CFE-CGC (Confédération générale des cadres), Jean-Luc Cazettes, qui l'a jugé «discourtoise». «Je croyais que M. Seillière était de bonne éducation», a ajouté Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée.

Les oreilles du baron ont également dû siffler hier soir au cours de la réunion du bureau national du PS. En l'absence de Martine Aubry, qui viendra plancher devant ses camarades le 11 janvier, Marisol Touraine, secrétaire nationale chargée de la solidarité, a indiqué que le PS «ne comprend pas la position du Medef: s'il tient tellement au paritarisme, il ne peut pas en claquer la porte. C'est un discours de faux-semblant totalement incohérent!». Elle a souligné que les menaces patronales cachent «un projet politique global alternatif». «Une logique de recherche de privatisation de la Sécurité sociale», a résumé l'ex-poperéniste Alain Vidalies.

La charge antipatronale achevée, Jean Le Garrec, président de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée, s'est penché sur la «refondation du paritarisme», qui «nécessitera aussi de longues et difficiles discussions avec les syndicats