Son tour est passé, mais Xavière Tiberi s'interroge dans un murmure: «Ça va?» Debout près d'elle, l'un de ses avocats qui, lui, a compris le jugement opine, deux autres ont déjà filé, portable en main, colporter leur bonne nouvelle: la procédure visant l'épouse du maire de Paris est annulée; Xavière Tiberi, à l'encontre de laquelle le parquet avait requis six mois de prison avec sursis et 200 000 francs d'amende, n'a pas été jugée.
A l'audience, fin octobre, le procureur François Vaissette avait parlé de «faits têtus». Le droit l'a été bien plus, sanctionnant deux erreurs de procédure qui ont, depuis le début, plongé cette affaire dans une certaine confusion. La première faute se produit le 27 juin 1996. Ce jour-là, le juge Halphen, enquêtant sur les HLM de Paris, perquisitionne chez les Tiberi et saisit le fameux rapport sur la francophonie. Le 4 juillet 1997, la chambre d'accusation annule cette saisine pour diverses erreurs techniques. Un pourvoi est formé contre cet arrêt. Mais, alors que la Cour de cassation ne s'est pas prononcée définitivement sur ce pourvoi, une nouvelle enquête est lancée par Laurent Davenas, le procureur d'Evry. Pour les juges, cette précipitation constitue une deuxième erreur, fatale puisqu'elle fait s'écrouler tout le dossier. A leurs yeux, le procureur aurait dû attendre la fin de la première procédure avant d'engager d'autres actes contre Xavière Tiberi. Cela semble presque trop simple.
«Persécution». Le parquet d'Evry tout comme