D'accord pour se jeter à l'eau, pas pour couler à pic. Avant
d'aborder le dossier le plus épineux de sa législature, Lionel Jospin enfile ses bouées. Comme promis, le Premier ministre présentera début février les grands axes de la réforme des retraites. Auparavant, les partenaires sociaux devront l'accompagner au bain: le moyen le plus sûr d'endiguer un déferlement de critiques préjudiciable à sa popularité autant qu'à l'action gouvernementale. Sitôt pensé, sitôt fait: Matignon a lancé une ultime phase de négociation-concertation avec les syndicats. La CGT a ouvert le bal hier. C'est aujourd'hui au tour de FO d'être reçu en haut lieu. La CFDT, le Medef, la FSU, la FNSEA, etc. sont également attendus d'ici au début de l'année.
Fonds de réserve. Les annonces gouvernementales seront à l'aune de cette quête de consensus: Lionel Jospin devrait se contenter de fixer le «calendrier» et les «orientations» d'une réforme encore à définir. «Des négociations s'engageront au niveau de chaque régime de retraite tout au long de l'année 2000, indique Matignon. L'identité de chaque régime sera préservée, même si le principe d'équité et de solidarité devra guider les réflexions des uns et des autres. Nous allons engager un processus qui s'étalera sur plusieurs années.» Un «comité de suivi et d'orientation» des retraites, où les partenaires sociaux seront représentés, sera créé pour veiller à la manoeuvre. Cela convaincra-t-il l'opinion de la volonté et de la capacité du Premier ministre à