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Libération

Au Sénat, Aubry moque le Medef. Le syndicat patronal estime qu'elle lui tendait un piège.

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publié le 17 décembre 1999 à 2h26

Econduite lundi par le Medef à qui elle avait demandé d'être reçue

pour lui expliquer les bienfaits des 35 heures, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a sorti, hier, la boîte à gifles. Devant le Sénat, Martine Aubry s'est interrogée à haute voix: «Peut-être était-ce difficile pour M. Seillière d'entendre, devant les membres de son conseil exécutif, que les accords de branches qui ont été signés sont parfaitement applicables à la suite de la seconde loi et que ce qui est dit là-dessus n'est pas conforme à la réalité ["] Je ne suis pas sûre que les entreprises ["] aient intérêt à ne pas connaître la réalité des choses.»

Au même moment, un hiérarque patronal commentait sèchement: «On nous prend pour des imbéciles.» En fait, le Medef a tout de suite vu le piège que la ministre tentait de refermer sur sa direction: «Notre refus lui permet de se présenter comme une adepte du dialogue, alors qu'elle pratique tout le contraire. Mais si nous avions accepté, les syndicats auraient eu beau jeu de nous accuser d'être aux ordres de l'Etat. Or l'Etat, nous n'en voulons plus dans les relations sociales.»

Précisément, l'organisation patronale est toute à ses rencontres avec les organisations syndicales à qui elle tente de vendre son projet de «nouvelle constitution sociale de la France». FO et la CFDT sont déjà passées dans le bureau d'Ernest-Antoine Seillière. Celui-ci a fait adresser un message à Nicole Notat (CFDT): «Les syndicats sont trop morcelés, vous devriez passer des accords