Lionel Jospin joue les Père Noël en Corse. Une semaine après avoir
reçu les élus de l'île, il vient d'accéder à une de leurs principales demandes: le gouvernement s'apprête à revenir sur l'abrogation des arrêtés Miot. La suppression pure et simple de ces textes devrait être suspendue pendant un an au moins, laisse-t-on entendre à Matignon, dans l'attente d'une réforme globale du statut fiscal de l'île. Ces arrêtés, qui exonèrent les Corses de droits de succession, avaient été abrogés par amendements parlementaires déposés à l'Assemblée nationale par Charles de Courson (UDF) et au Sénat par Michel Charasse (PS) en 1998, lors de la discussion du budget 1999. Les insulaires devaient alors rentrer dans le droit commun dès le 1er janvier 2000. La levée de boucliers des élus corses, toutes tendances confondues, qui ont dénoncé une «atteinte à leur droit historique», avait conduit le gouvernement à prévoir une période transitoire de cinq ans. Un délai de grâce pendant lequel les Corses bénéficiaient, en sus de l'abattement de 300000 F accordé à tous en cas de transmission de biens immobiliers, d'un autre abattement de 300000 F.
La décision de «suspendre l'abrogation» a été prise par le Premier ministre mais le dispositif concret n'est pas encore arrêté. Il devrait être avalisé d'ici à quelques jours. Aussitôt, le président de l'Assemblée de Corse, José Rossi (DL), a déclaré «apprécier l'esprit qui a présidé» à la décision gouvernementale. Il a rapporté avoir eu vendredi un entretien