Menu
Libération

Fabius-Jospin. Le retour de la guerre froide. Depuis sa relaxe dans l'affaire du sang contaminé, le président de l'Assemblée nationale a retrouvé sa liberté de parole.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 décembre 1999 à 2h23

La hache de guerre n'est pas encore tout à fait déterrée. Mais ce

n'est déjà plus la détente. On s'observe, on s'épie, on se méfie et, d'anicroches en coups de semonce, beaucoup pronostiquent déjà le remake d'un classique socialiste de la fin des années 80: «Jospin-Fabius, la revanche!» A Paris, à Marseille ou ailleurs, les coups de canif dans le contrat de coexistence des deux frères ennemis socialistes se multiplient.

Depuis le 9 mars 1999, le président de l'Assemblée nationale revit. Et ça change tout. Relaxé au printemps dans l'affaire du sang contaminé, Laurent Fabius a retrouvé la parole. Il commence, fin août, par plaider, le premier, pour la baisse des prélèvements d'impôts. Il continue, mi-octobre, en réunissant à Clichy (Hauts-de-Seine) 900 de ses amis. Pour la première fois depuis deux ans, l'inusable «courant Fabius» se retrouve pour communier autour de son chef de file. Quelques jours plus tard, il prend le contre-pied de Lionel Jospin et prône la création d'un statut de l'élu. Puis, le rythme s'emballe: plaidoyer pour les fonds partenariaux de retraite, appel à un «acte II de la décentralisation», défense du droit de vote des étrangers aux élections locales, banderille à propos de la cohabitation, vouée à se muer en «combat de pitt-bulls». Une fois par semaine, il rend visite à une fédération PS de province et dessine au gré de ses interventions ce qui commence à ressembler à un «nouveau projet, un bloc» comme dit l'un de ses fidèles.

«Erreur». Ultime sortie, son