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Le sens du devoir européen ramène Bayrou à Strasbourg. Après avoir annoncé qu'il renonçait à son poste d'eurodéputé pour rester au Palais-Bourbon, le président de l'UDF vire de bord.

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publié le 20 décembre 1999 à 2h23

C'est un virage à 180 degrés. Jeudi, François Bayrou faisait

connaître sa décision de quitter le Parlement européen, allant même jusqu'à annoncer le nom de son successeur à Strasbourg. Volte-face samedi. Le président de l'UDF estime que, tout bien réfléchi, il abandonne son siège de député à l'Assemblée nationale, ne souhaitant conserver que ses mandats de président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques et d'eurodéputé. La loi lui interdit en effet de détenir ces trois mandats. Durant la campagne des européennes, Bayrou s'était engagé comme beaucoup de têtes de liste, à aller siéger à Strasbourg. François Hollande (PS), Nicolas Sarkozy (RPR) et Philippe de Villiers (RPF) avaient promis la même chose, mais ils ont préféré déserter le Parlement européen.

Samedi, François Bayrou a mis en avant «le choix de l'avenir» qui, pour lui, passe par «le respect des engagements pris». «Une parole est une parole et la parole donnée ne se retire pas», a-t-il affirmé, ponctuant par une puissante maxime basque: «Hitza hitz», qu'il a traduite par: «Ce qui est dit est fait.» Mais qu'on traduirait plus volontiers par: «Quand on a donné sa parole, il faut la respecter.» Le patron des centristes n'a pas caché non plus que les pressions avaient compté dans sa propre décision. «Ce ne sont pas les réactions» qui comptent, a assuré François Bayrou, «mais leur justesse, je me suis trouvé en profond accord avec ceux qui disaient que ce n'était pas la règle du jeu ["] Ceux qui protestaient ou s'app