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Libération
Interview

Alain Bocquet, patron des députés communistes, ex-rival de Hue. «On n'est plus monolithique. C'est sympathique, mais ça fait désordre»

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publié le 22 décembre 1999 à 2h21

En plein brouillard. Depuis plusieurs semaines, les députés

communistes se font un malin plaisir à évoluer dans l'incohérence. Ainsi, le 2 novembre, décident-ils de voter contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. C'est aussi ce jour-là que Dominique Strauss-Kahn quitte le gouvernement. Colère de Lionel Jospin: dans ces conditions politiques, si le PCF maintient son vote hostile, il démissionne le jour même. Finalement, les députés communistes s'abstiennent, à la demande de Robert Hue. Un mois plus tard, ils se rebellent et mettent en minorité le secrétaire national, et le président du groupe, Alain Bocquet, qui avaient décidé de soutenir une proposition de loi «antiprécarité» plutôt qu'un texte «antilicenciement». Les deux leaders s'inclinent finalement après une fronde menée par l'intenable Maxime Gremetz. Dans une interview à Libération, Alain Bocquet revient sur ces épisodes. Il évoque aussi les perspectives de «la mutation» impulsée au PCF par Robert Hue, dont il fut le rival pour succéder à Georges Marchais en 1994. Y a-t-il encore un patron à la tête du groupe communiste?

J'essaie de respecter les personnalités, fortes, de chacun, l'expression dans le groupe est totalement libre, souvent constructive, souvent passionnée. A l'usage, il s'avère que des amis s'expriment de manière différente, c'est vrai. Et qu'au final, nous sommes interpellés, à juste titre, par les militants communistes qui s'étonnent de la cacophonie qu'ils entendent. Cela nous inv