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Libération

Guigou tente d'amadouer les députés PS. Vu les menaces qui pèsent sur sa réforme, elle essaie de resserrer les rangs de la majorité.

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publié le 22 décembre 1999 à 2h21

C'est table ouverte au ministère de la Justice. Quand Elisabeth

Guigou ne se rend pas en douce chez Balladur pour vendre sa réforme, elle reçoit énormément. Les uns après les autres, les députés socialistes déjeunent à la chancellerie. Au menu, ils y trouvent apaisement et dialogue sur ses projets de loi. A commencer par celui qui «renforce la présomption d'innocence» et que nombre d'entre eux jugeaient trop timoré. Lors des débats à l'Assemblée nationale, en mars, la garde des Sceaux s'était montrée particulièrement dure. Suspendant les séances pour de petites reprises en main des dissidents du groupe PS, rembarrant sans pitié les amendements déposés par ses amis, notamment ceux instituant l'appel des verdicts de la cour d'assises ou une limitation accrue de la détention provisoire. La ministre s'était aussi opposée à des propositions de la droite soutenues par la gauche, tel le droit de visite impromptu des élus dans les prisons pour y contrôler les conditions de détention.

Mortadelle. Depuis, la donne a changé, et c'est peu dire. Il ne se passe plus de jour sans qu'un leader de la droite ne se déclare hostile à la révision constitutionnelle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui sera examiné le 24 janvier par le Parlement réuni en Congrès. Hier encore, Jean-Louis Debré (RPR) déclarait: «Si la réforme du CSM n'est pas votée, ce sera sa faute du gouvernement qui n'aura pas su dialoguer avec les parlementaires.» Patrick Devedjian renchérit: «On veut comprendre la