«Conscience politique» de Georges Pompidou, puis de Jacques Chirac,
Pierre Juillet est mort hier à l'âge de 78 ans. Fils de préfet, Juillet est un résistant et un gaulliste de la première heure. Après avoir été chef de cabinet d'André Malraux (1958-1959), alors ministre délégué à la présidence du Conseil, il devient conseiller technique du Premier ministre Georges Pompidou (1962-1968), puis son chargé de mission à l'Elysée, au côté de Marie-France Garaud (1969-1974). En 1972, on lui attribue la responsabilité du renvoi du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas et le choix de Pierre Messmer pour le remplacer. Il place aussi son poulain, un certain Jacques Chirac, au ministère de l'Intérieur. En 1974, il est de ceux qui provoquent la cassure du mouvement gaulliste, en faisant soutenir Giscard à la présidentielle par une partie du mouvement, dont Chirac, plutôt que Chaban-Delmas. Il participe en 1976 à la fondation du RPR. Avec Garaud, il est l'inspirateur de «l'appel de Cochin», lancé en décembre 1978 par Chirac depuis son lit d'hôpital, dans lequel le fondateur du RPR dénonce «le parti de l'étranger», visant, sans le nommer, Giscard. En bisbille avec les députés RPR, Juillet démissionne de sa fonction en 1979 et déclare «abandonner la politique». Depuis, cet homme de l'ombre n'avait pas manqué de réapparaître à intervalles réguliers pour morigéner la droite. Et poursuivre sa croisade contre la construction européenne. En 1997, lors du procès de Maurice Papon, il était aussi s