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Libération

La fin de la polyphonie du nationalisme corse. Quatre groupes clandestins annoncent leur fusion et la trêve.

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publié le 24 décembre 1999 à 2h19

A la veille de Noël et dix jours après la visite des élus corses à

Matignon, quatre groupes clandestins de l'île ont annoncé hier une trêve illimitée lors d'une conférence de presse commune. L'événement est historique. Non pas tant en raison de la proclamation d'une nouvelle trêve ­ les cessez-le-feu ont régulièrement rythmé les ouvertures, clandestines ou pas, du pouvoir politique ­ mais parce que, pour la première fois dans l'histoire corse, quatre groupes armés ont parlé d'une même voix, et même annoncé leur fusion. Le FLNC-Canal historique, le FLNC du 5 mai (1996), Fronte Ribellu et le groupe Clandestinu redeviennent un unique groupe, le FLNC, le Front de libération nationale de la Corse.

En vingt-cinq ans d'histoire nationaliste, les clandestins ont scissionné mais jamais fusionné. Qu'ils inversent la tendance est un signe indubitable de maturité politique, et une carte inespérée pour le gouvernement. Reste à savoir ce que vont devenir les deux organisations laissées au bord du chemin, le Fronte Patriotu Corsu et surtout l'Armata corsa. Mais Jospin, en levant ­ sans le dire et en dépit de l'avis de son ministre de l'Intérieur ­ tout préalable, a déjà gagné la moitié de son pari.

En treillis. «Nous décrétons un cessez-le-feu, sans aucune condition de temps ni de lieu», a déclaré hier un porte-parole des quatre organisations, lors d'une conférence de presse en plein jour, dans le sud de l'île. Cinq journalistes avaient été invités à rencontrer une trentaine d'hommes en treil