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Libération

Les sénateurs sèchent le stage. Seulement 30 (sur 300) se sont «immergés» en entreprise.

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par Alix MAURIN
publié le 24 décembre 1999 à 2h19

Arras, envoyée spéciale.

Le Sénat bouge-t-il? Christian Poncelet, son président, a tenté, ce trimestre, de resserrer les liens entre les sénateurs et les entreprises en envoyant les premiers en stage dans les secondes. Mais avec seulement 30 participants sur plus de 300 élus du palais du Luxembourg, ces derniers ne se sont pas précipités pour «s'immerger dans l'entreprise». Pierre-Yvon Trémel (PS), 53 ans, membre de la Commission des affaires économiques, est l'un des 30 sénateurs à avoir accepté de participer à ces «stages». Pour lui, c'était l'occasion d'«essayer de percevoir les effets des décisions que l'on prend».

Ravis de pouvoir se raconter, fiers de leur métier, les artisans qu'il a rencontrés se sont saisis de la parole qu'on leur donnait. Tous, du patron d'un groupe de mécanique industrielle à celui d'une entreprise de construction en bâtiment, en passant par le boulanger-pâtissier et le chef d'une entreprise de menuiserie aluminium, se sont montrés critiques à l'égard de l'Education nationale, responsable selon eux de la mauvaise image des métiers manuels, considérés comme «la poubelle, question formation, alors qu'on a besoin de gens qualifiés». Tous se sont inquiétés des 35 heures. Un industriel a calculé que ce seront 8 650 heures «perdues, impossibles à trouver, car il n'y a pas de gens qualifiés sur le secteur». Le boulanger n'a, pour l'instant, «aucune idée» de la manière dont il va gérer la réduction du temps de travail. Quant au constructeur en bâtiment, i